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Dans le récit du baptême, conféré par Jean-Baptiste à Jésus dans les eaux du Jourdain, nous voyons avant tout le rôle du peuple. Jésus est au milieu du peuple.
Avant de s’immerger dans l’eau, Jésus « s’immerge » dans la foule, il s’unit à elle en assumant pleinement la condition humaine, en partageant tout, excepté le péché. Dans sa sainteté divine, pleine de grâce et de miséricorde, le Fils de Dieu s’est fait chair pour prendre sur lui et enlever le péché du monde : prendre nos misères, notre condition humaine.
En s’unissant au peuple qui demande à Jean le Baptême de conversion, Jésus en partage également le désir profond de renouveau intérieur. Et l’Esprit Saint qui descend sur Lui « sous une forme corporelle, comme une colombe » (v. 22) est le signe qu’avec Jésus commence un nouveau monde, une « nouvelle création » dont font partie tous ceux qui accueillent le Christ dans leur vie.
A chacun de nous aussi, qui sommes nés à nouveau avec le Christ dans le baptême, sont adressées ces paroles du Père : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (v. 22). Cet amour du Père, que nous avons tous reçu au jour de notre baptême, est une flamme qui a été allumée dans notre cœur, et qui demande d’être alimentée par la prière et la charité.
Le deuxième élément souligné par l’évangéliste Luc est qu’après l’immersion dans le peuple et dans les eaux du Jourdain, Jésus « s’immerge » dans la prière, c’est-à-dire dans la communion avec le Père. Le baptême est le commencement de la vie publique de Jésus, de sa mission dans le monde comme envoyé du Père pour manifester sa bonté et son amour pour les hommes. Cette mission est accomplie en union constante et parfaite avec le Père et avec l’Esprit Saint.
La mission de l’Eglise et celle de chacun de nous aussi, pour être fidèles et fructueuses, sont appelées à «se greffer » sur celle de Jésus. Il s’agit de régénérer continuellement l’évangélisation et l’apostolat dans la prière, pour rendre un témoignage chrétien clair, non selon nos projets humains, mais selon le plan et le style de Dieu.
La fête du Baptême du Seigneur est une occasion propice pour renouveler avec gratitude et conviction les promesses de notre baptême, en nous engageant à vivre quotidiennement en cohérence avec lui. Il est également très important, comme je vous l’ai dit à plusieurs reprises, de connaître la date de votre baptême. Je pourrais demander : « Qui parmi vous connaît la date de son baptême ? ». Pas tous, assurément. Si quelqu’un parmi vous ne la connaît pas, en rentrant chez lui, qu’il la demande à ses parents, à ses grands-parents, à ses oncles et tantes, à son parrain et sa marraine, aux amis de la famille… Qu’il demande : « A quelle date ai-je été baptisé, ai-je été baptisée ? ». Et puis ne l’oubliez pas : que ce soit une date conservée dans votre cœur, pour la fêter chaque année.
Que Jésus, qui nous a sauvés non pas pour nos mérites mais pour mettre en œuvre la bonté immense du Père, nous rende miséricordieux envers tous. Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, soit notre guide et notre modèle.
Pape Francis – Angelus – 13 janvier 2019