« Disciple de Miséricorde Un cœur solidaire avec ceux qui souffrent »
Miséricorde et santé ? Quelle association surprenante de prime abord. Et pourtant…
Ostéopathe parisien, marié et père d’un petit Thomas, je constate, chaque jour, qu’il ne peut y avoir de Vraie santé sans miséricorde, de vrai soin, sans regard bienveillant, de vraie guérison sans compassion.
Miserere (misère, nécessité) – cor/cordis (le cœur).
Rien de bien nouveau, allez-vous me dire, lorsque l’on est fervent croyant en la Miséricorde divine. Cependant, si on associe aisément la miséricorde à la compassion et au pardon -et cela est vrai-, la Parole de Dieu nous donne également de contempler, à travers l’histoire du peuple élu, la compassion de Dieu le Père et sa fidélité, et l’amour miséricordieux, comme exigence qui s’y rapporte.
Dieu nous assure de sa tendresse de Père face à la détresse humaine, la souffrance, pour que nous soyons à notre tour des disciples de sa miséricorde en ayant un cœur solidaire avec ceux qui souffrent. Mon quotidien de professionnel de santé n’est fait que de maux… ou peut-être devrais-je dire de mots. La grande chance de mon métier est ma foi en la Miséricorde de Dieu. Sans elle, je ne serai qu’un mécanicien du corps humain.
L’écoute, encore et toujours plus, l’attention et la compassion (souffrir avec) font de mes journées une source de richesse : pouvoir partager et soutenir par les gestes manipulatifs mêlés aux échanges et confidences de souffrances parfois somatisant un mal-être plus intime, plus enfoui, parfois inavouable ou inavoué.
Nombreux sont mes patient(e)s portant eux/elles aussi leur croix (leur maladie bien sûr mais souvent des choses moins visibles, plus psychiques, émotionnelles). C’est ce que l’on appelle le langage du corps. « J’en ai pleins le dos ». « J’ai bien du mal à digérer cette nouvelle ». « Cela me prend la tête ».
Dieu nous aime plus que l’on ne peut l’imaginer. Son jugement sur notre vie, n’est pas un jugement de condamnation mais un regard bienveillant et paternel, tel un père avec son enfant pour l’aider à grandir toujours plus en Vérité.
Gardons confiance en l’Amour miséricordieux de Dieu. « Jésus, j’ai confiance en toi… » disait Sœur Faustine.
La ‘voix’ de la petite Thérèse de l’Enfant Jésus raisonne constamment en moi : « C’est la confiance et rien que la confiance qui nous conduit à l’amour ». Dans mon travail, croire en l’amour miséricordieux de Dieu pour nous, désirer vivre l’amour en Dieu et l’amour de son prochain, sans jugement mais avec une attention patiente et apaisante en prenant le temps d’être l’oreille attentive et les mains de la voie de la guérison.
Humble artisan du Véritable Médecin du corps et de l’âme, j’essaye, dans mon « art », d’être les mains du Père, confiant en son Esprit Saint dans ses dons de Conseil et d’affection filiale.
« Le Seigneur a créé les médecins. (…) Il est des cas où le rétablissement passe par leurs mains : eux aussi prieront le Seigneur pour qu’il leur donne le moyen de te soulage » (Ecclésiastique 38, 12-14)
Jordane P.